• Chris Barnard, l'homme qui avait du coeur

    A la fin des années soixante, on ne parlait plus que de lui et de ce qu'il avait osé faire en termes de chirurgie car greffer un coeur, ça n'était pas rien ! On ignorait encore en 1968, juste avant les événements de mai, que les transplantations d'organes allaient se généraliser et que l'on parviendrait ainsi à redonner de l'espoir à des quantités de gens condamnés.

    Chris Barnard, l'homme qui avait du coeur

    Fin 1967... lorsqu'on a appris qu'en Afrique du Sud, à l'Hôpital Groote Schuur du Cap, un jeune chirurgien de 45 ans, Chris BARNARD venait de greffer le 3 décembre un coeur sur un patient condamné pour insuffisance cardiaque et diabétique, Louis WASHKANSKY, on s'est demandé si on avait bien entendu. Et pourtant, après une dizaine d'années d'essais pratiqués sur des animaux, le praticien s'était décidé à franchir le cap ! Sans mauvais jeu de mots ! Au début, les proches de WASHKANSKY pensaient que le médecin était devenu fou et il leur semblait impossible que quelque chose comme ça puisse être tenté. Mais BARNARD avait insisté en leur expliquant que d'autres opérations de greffe avaient été réalisées avec des transplantations de reins, et que la technique serait similaire. Le patient survivra dix-huit jours avant de décéder avant qu'un nouvel essai soit tenté, cette fois-ci le 2 janvier 1968 sur un dentiste du nom de Philipp BLAIBERG (en photo ci-contre) avec un peu plus de réussite puisque ce dernier survivra neuf mois. Encore qu'il ait succombé à la suite de conséquences dues à une hépatite ayant fragilisé son état et provoqué un rejet de la greffe. Alors que les médias le louaient, plusieurs collègues de BARNARD le critiquaient furieusement. Les accusations étaient nombreuses et même variées. Certains disaient qu'il ne cherchait que la notoriété, que l'appel de la renommée était trop fort pour lui, d'autres l'ont accusé d'avoir volé une méthode déjà mise au point : il l'aurait apprise lors d'un de ses voyages d'études aux États-Unis. Il y avait aussi ceux qui affirmaient que le médecin était un irresponsable et un imprudent et que ses interventions seraient vouées à l'échec.

    Après plusieurs succès, c'est une polyarthrite rhumanoïde qui aura raison de la ténacité de Chris BARNARD que les médias avaient su mettre en valeur et qui avait de surcroît mené une vie trépidante. Elégant, il est vrai que c'était un homme soigné dans sa façon de s'habiller et à l'aise sous les flashes et les lumières des studios. Sa rapidité de réponse et son sarcasme omniprésent avaient fini par faire de lui un interviewé intéressant, et ses nombreuses conquêtes auprès des femmes également. Dans l'un de ses nombreux livres, il racontera avoir eu une idylle éphémère avec la star italienne Gina LOLLOBRIGIDA et avoir eu des aventures avec d'autres célébrités. Le pionnier de la greffe du coeur décédera à 79 ans en 2001.

    En France c'est Christian CABROL qui s'inspirant des techniques mises en oeuvre par BARNARD prendra le relais en Europe dès le mois d'avril 1968 avec, très vite, un certain succès. Comme en témoigne les opérations de greffe réalisées sur le Marseillais Emmanuel VITRIA ou le Révérend-père BOULOGNE. CABROL avait rencontré Chris BARNARD aux Etats-Unis douze ans plus tôt et un lien amical avait fini par unir les deux hommes. 

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  • Henri Lafont, le gangster nazi

    Conditions de vie précaires, enfance malheureuse, petite délinquance, ce gamin né dans le 13è arr. de Paris avait tout ce qu'il fallait pour devenir très vite un caïd comme on en voit au cinéma ! Gérant d'un garage Simca à la Porte des Lilas, cet ancien détenu régulièrement compromis dans maints et maints trafics n'attendait qu'une occasion pour "monter" une affaire un peu plus juteuse à la hauteur de son savoir-faire. Et l'affaire plus juteuse, alors qu'il était une fois de plus en cavale et qu'il est parvenu à s'échapper de prison en compagnie d'agents ennemis appartenant à la cinquième colonne, ce seront les Allemands qui la lui proposeront dans un Paris occupé où, en juin 1940, la pègre avait choisi son camp.

    Henri Lafont, le gangster nazi de la rue LauristonEn devenant chef de la Gestapo française (la Carlingue) Henri CHAMBERLIN dit Henri LAFONT formera avec l'ancien commissaire BONY l'un des agents les plus craints de la police allemande. Pour étoffer ses équipes de tortionnaires, il fera même libérer dès juillet 1940 des malfrats emprisonnés à Fresnes qui seront très vite enrôlés dans son équipe. Qu'ils soient proxénètes, racketteurs, faussaires, cambrioleurs ou relégables, ils sauront tous gagner très vite l'estime des nazis et le milieu français vivra pendant quatre ans quelques-unes de ses plus belles années. Pour gagner la confiance des nazis, LAFONT réussira à mettre la main sur l'un de ceux qu'ils recherchaient activement, un certain LAMBRECHT, un Belge, qu'il leur livrera. Tous ces malfrats voleront et vivront la grande vie, acceptant au besoin, de se transformer en tortionnaires et en torturant dans leurs geôles de la rue Lauriston pour racketter encore plus facilement ceux qu'ils avaient pistés. Les pillages d'appartements deviendront l'une des spécialités de cette Gestapo française dirigée de main de maître par LAFONT et par un ancien commissaire de police révoqué, un ripoux du nom de BONY (ci-contre) qui avait tout de même été considéré, quelques années plus tôt au moment de l'affaire STAVISKY, comme le premier flic de France. Couverts par les nazis, les truands de la rue Lauriston bénéficieront de tous les passe-droits possibles et inimaginables, de véhicules d'intervention et d'armes. Dans l'ouvrage Ma guerre à moi que nous avons publié, Robert SUDEY évoque les actions de la brigade composée en majorité de nord-africains qu'Henri LAFONT supervisait et qui se rendra responsable de nombreux massacres à Tulle, Brantôme et en juin 1944 à Mussidan en Dordogne où l'on dénombrera 52 tués.

    BONY et LAFONT seront fusillés en décembre 1944 après un procès trop vite bouclé de l'avis de certains observateurs. Comme si on avait craint que les deux gangsters ne balancent un certain nombre d'opportunistes soudain devenus à la fin du conflit d'émérites résistants. Le film ci-dessous revient sur ce dossier et sur les nombreuses exactions commises par cette "Carlingue" de la rue Lauriston.

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  •  Simone Touseau, la toute jeune employée du SIPO-SD nazi de Chartres...

    Autour de ces femmes tondues lors de la libération de leurs cités, l'histoire de la jeune Simone TOUSEAU (ci-dessus) retient l'attention. Sans doute aussi parce que cette femme aura payé jusqu'à la fin de ses jours en 1966 son engagement chez les nazis et sa passion amoureuse avec Erich GÖZ, un jeune bibliothécaire allemand qui mourra finalement au combat en Biélorussie en juillet 1944 et qui ne connaîtra jamais son enfant, une fillette qui naîtra début 1944, juste quelques semaines avant le débit de l'épuration sans jamais parler à ses proches de ce qui était arrivé à sa mère Simone. A Chartres, l'affaire TOUSEAU a longtemps défrayé la chronique et elle a fini par devenir "la tondue de Chartres" (photos dues à l'Américain Capa ci-dessous). Sans doute aux yeux des Chartrains, la jeune femme avait-elle tous les torts. On la disait jolie mais hautaine et elle avait été fascinée par le national-socialisme d'HITLER dès la fin des années trente au point de dessiner sur ses cahiers d'école des croix gammées. En août 1944, quelques jours après avoir été tondues sur la place publique, Simone et sa mère Germaine devront même comparaître devant une cour de Justice, encourant la peine de mort pour faits de collaboration avec les Allemands et pour avoir fait arrêter cinq Chartrains coupables d'avoir écouté Radio Londres. 

    Simone TOUSEAU née en 1921, qui était la fille de petits commerçants de Chartres appartenait à la petite bourgeoisie et n’avait pas de convictions politiques particulièrement affirmées, même si les opinions de ses parents étaient marquées par un catholicisme conservateur et même s'ils défendaient des convictions antisémites, abhorrant les Anglais. Ce sont les mauvaises affaires de leur petite crèmerie de Chartres à la veille de la guerre et au moment de l'arrivée au pouvoir du Front Populaire qui les priveront de l'essentiel et qui les contraindront à tout mettre en oeuvre pour que leur petite Simone poursuive ses études jusqu'au baccalauréat. Pourtant, au début du conflit, la jeune fille qui avait donc réussi à obtenir un baccalauréat avait pu trouver un emploi. Mais, trouver un emploi à 17 ans à Chartres alors que le pays était en guerre et que les nazis avaient envahi une région dite "occupée" n'avait pas été facile. Cet emploi, elle parviendra néanmoins à le trouver au sein de l'administration nazie et de la FeldKommandatur de Chartres où, relationnellement, elle se liera d'amitié avec l'une des responsables de l'endroit, une interprète suisse convertie au nazisme, Ella ARNERZIN-MEYER à laquelle elle succédera. Avant de devenir l'une des secrétaires du SIPO-SD local et de tomber amoureuse d'un jeune bibliothécaire allemand, Erich GÖZ auquel on avait demandé de prendre en charge une bibliothèque à Chartres. Tout n'évoluera cependant pas favorablement pour la jeune chartraine devenue parallèlement membre du Parti Populaire Français de Jacques DORIOT.

    Simone Touseau, la toute jeune employée du SIPO-SD nazi de Chartres...  

    Simone Touseau, la toute jeune employée du SIPO-SD nazi de Chartres...

    Hélas, les premiers déboires de l'armée allemande à l'est contraindront son amant Erich à rejoindre le front de l'Est où il sera blessé. Apprenant son hospitalisation à Münich, Simone demandera à le rejoindre, mais sans que leur couple puisse perdurer. Ayant pu être embauchée chez BMW en qualité d'ouvrière, elle attendra vite un enfant de lui qu'elle sera obligée de mettre au monde à Chartres ayant été chassée d'Allemagne, car les liaisons entre Allemands et étrangers étaient interdites. Reparti au combat, Erich mourra en Biélorussie en juillet 1944, peu de temps avant que l'épuration ne commence en France. Avec sa mère, les deux femmes seront vite inquiétées et suspectées d'avoir dénoncé cinq de leurs voisins. Emprisonnée jusqu'au début de l'année 1946 et jugée à Paris par la Cour de Justice, Simone sera néanmoins acquittée faute de preuves tout en étant condamnée à une perte de ses droits et à la possibilité de retrouver un emploi dans l'administration. Contrainte de quitter Chartres après sa condamnation, Simone TOUSEAU s'installera dans les Yvelines où elle finira par retrouver un emploi et se marier avant que le destin ne la rattrape à nouveau. Ayant appris qu'elle avait collaboré avec les Allemands, il en sera en effet fini de son nouveau cadre de vie et ce sera alors pour elle une véritable descente aux enfers qui commencera avec une véritable déchéance sociale. Elle perdra son travail et sa nouvelle famille se brisera, son époux la quittant avec leurs enfants.

    Simone TOUSEAU devenue alcoolique et dépressive, mourra en février 1966. Sa fille Catherine, née peu de temps avant l'épuration d'août 1944 tentera de se bâtir une existence mais sans jamais parler à ses propres enfants de cette mère qui avait cru devoir collaborer et devenir une nazie.

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  • La lutte contre les prétendus complotistes va s'accroître

    Cette femme ci-dessus, Rosi KRAUS, dont la légèreté pourrait interpeller, ne se souvenait plus cinquante ans après, avoir dénoncé à la Gestapo de Würzburg les agissements d'une voisine à laquelle finalement on ne pouvait reprocher qu'une seule chose, celle de ne pas faire le salut nazi et de nouer certaines sympathies avec les Juifs, voire d'être une opposante au régime hitlérien ! Même quand on lui a montré des lettres qu'elle avait écrites et que les nazis n'avaient pu détruire avant l'arrivée des Alliés. Il est vrai qu'en ces temps de nazisme, on était habitués à ne pas être surpris par les motivations de ces délateurs et, hélas, il y en avait autant en France sous PETAIN et LAVAL qu'en Allemagne. Ce qui surprend davantage aujourd'hui c'est que cette pratique de la délation puisse être remise au goût du jour dans notre pays !

    La lutte contre les prétendus complotistes va s'accroîtreLa Macronie a du reste prévenu clairement : la lutte contre le complotisme va s'intensifier. Du moins s'il faut entendre ce que vient d'annoncer la fille d'un scientologue devenue ministre du gouvernement MACRON, une certaine Sonia BACKES (ci-contre). Car elle entend bien nous doter d'un numéro vert destiné à favoriser la délation qui devrait permettre par exemple de dénoncer le comportement d'un collègue de travail qui oserait douter de la propagande gouvernementale ! Que ce soit en termes sanitaire en s'opposant aux vaccinations quasiment obligatoires comme le Professeur PERRONNE ou l'ancienne députée Martine WONNER voire en s'opposant aux agissements de certains élus ou responsables politiques. Comme jadis au pays nazi sous la haute autorité d'une Gestapo toujours prête à fondre sur ceux qui avaient été dénoncés ! Selon elle, lorsqu'on verra un proche, sous emprise, se mettre à l'écart de la société ou arrêter un traitement médical, il faudra l'aider. Sans doute en le mettant sous tutelle comme on l'avait fait avec le Professeur FOURTIRAN qui avait été un temps emprisonné. Ben voyons donc. Signaler les derives sectaires, ce serait faire un geste qui, pour cette ministre, sauverait des vies. Encore qu'il puisse être difficile de croire qu'un mouvement sectaire comme l'est celui des LaREM puisse être en mesure de discerner un comportement sectaire.

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