Une mère peu attentionnée incapable de s'occuper d'elle, onze foyers d'accueil susceptibles de compenser les insuffisances de celle-ci, etc… Abusée sexuellement très jeune, on ne peut pas dire que Norma Jean MORTENSEN-BAKER qui, sortie de l'enfer prendra le nom de Marilyn MONROE, ait eu une enfance heureuse. Mais, plus d'un demi siècle après sa disparition, bien des hypothèses continuent à courir à propos de ce qui avait présenté comme un "probable" suicide de la pin-up la plus populaire de la guerre de Corée dont les premières photos de nu avaient affolé les GI'S. L'emploi du terme "probable" montre du reste que l'hypothèse d'un assassinat s'appuyait à un moment donné sur un certain nombre d'arguments. Et peut-être aussi sur le fait que les résultats incomplets de l'autopsie autorisaient à l'époque tous les scénarios. Surtout compte tenu du nombre d'incohérences qui subsistent d'ailleurs encore. Ainsi en est-il des lividités cadavériques qui donnent à penser que Marilyn ne serait pas morte dans la position où on l'a retrouvée couchée sur le ventre. Ce qui signifierait que le corps aurait été bougé après la mort, mais par qui ? Ce soir-là, le 4 août 1962, à 19 heures, elle avait eu Peter LAWFORD au téléphone avec lequel elle avait tout d'abord prévu de dîner avant de se raviser. On a aussi parlé d'un autre contact avec un homme qui l'aurait menacée sans qu'il soit établi qu'il aurait pu s'agir de l'un des parrains de la mafia, un certain Sam GIANCANA, un homme opposé au clan KENNEDY qui n'avait, a-t-on dit paradoxalement, aucune raison de la supprimer... Encore qu'il aurait pu y avoir un marchandage entre GIANCANA et les KENNEDY. N'y en avait-il pas eu un avant l'élection présidentielle qui avait porté John à la Maison Blanche ? D'autres témoins affirmeront que cet homme était… Bob KENNEDY. 

Qui aurait pu faire assassiner la star ? Des hommes de main recrutés par les KENNEDY afin qu'elle se taise et qu'elle ne révèle pas ce qu'elle savait des habitudes du Président et de son frère Bobby, ministre de la Justice devenu son amant au cours des semaines précédentes et qui serait, dit-on, venu récupérer chez la star un mystérieux carnet rouge dangereux, sorte de journal intime ? Les trop nombreuses divergences relevées au moment de la découverte du corps auraient pu le laisser penser. Notamment celles portant sur les déclarations d'Eunice MURRAY (ci-contre), la gouvernante que le psychiatre avait chargé de surveiller la star, restées étonnamment imprécises quant à l'heure de la découverte d'une Marilyn qui, la porte fermée, ne répondait plus à ses supplications. A tel point que le psychiatre de Marilyn, Ralph GREENSON aurait dû se déplacer en pleine nuit pour avoir accès à sa chambre en brisant l'une des vitres de sa fenêtre. Il est vrai qu'il avait longtemps été question pour cette découverte du corps, et selon Eunice MURRAY, de 21h00 voire de 21h30 puis ensuite de deux ou trois heures du matin. Cela sans oublier ce trop long délai de quatre heures observé avant que la police soit appelée sur les lieux. Ce qui avait incité les observateurs à parler d'assassinat tient aussi au fait que la star avait effectivement une réputation d'électron libre et qu'il est tout à fait possible que l'on ait pu craindre en haut lieu qu'elle se montre un peu trop gênante et que ses turpitudes avec le pouvoir et ses disciples soient montrées en public. On garde d'ailleurs en mémoire de cette chasse au Président, son apparition à cette soirée d'anniversaire qui l'avait vu chantonner au mois de mai cet inoubliable "Happy birthday Mister President". Eunice MURRAY et Ralph GREENSON justifieront ce long délai de quasiment quatre heures observé par le fait qu'ils avaient en premier lieu alerté les studios de la FOX qui employaient toujours la star en août 1962 sans que la gouvernante donne une explication convaincante qui aurait aidé les enquêteurs à comprendre pourquoi, en pleine nuit, elle avait cru utile de nettoyer les draps de la chambre de Marilyn à la buanderie.

Une dernière enquête menée par le docteur Richard SHEPERD, le médecin-légiste qui s'était illustré lors de la mort de Lady DIANA en 1997 met pourtant en cause le docteur ENGELBERT qui serait, d'après lui, à l'origine de la mort de la star au cours de la nuit du 4 au 5 août 1962. Parce qu'il aurait à la fois permis à la star de coupler l'ingestion de comprimés de Nembutal avec celle de comprimés d'Hydro chloral, un sédatif, difficilement compatibles et pouvant provoquer l'arrêt de certaines fonctions respiratoires chez un être humain. Ce serait donc un dossier médical mal géré qui serait à l'origine de la mort de Marilyn MONROE et non une volonté de la star de se suicider ! Un scénario d'accident médical qui mettrait également fin aux thèses d'assassinat ! Pourtant, comment expliquer que la star ait ingurgité autant de gélules d'un seul coup puisqu'on en aurait décelé plus d'une quarantaine dans son foie alors qu'un seul flacon de 25 de Nembutal a été retrouvé près du corps avec quelques autres flacons ! Sans que l'on ait retrouvé la moindre trace de vomi aux commissures de ses lèvres ni le moindre verre d'eau aux côtés de ce flacon vide ! Et que dire à propos des signes de lividités cadavériques qui démontreraient que Marilyn n'est pas décédée couchée sur le ventre mais que le corps aurait été bougé après sa mort. L'un des premiers enquêteurs dépêché sur les lieux à un peu plus de 4 heures du matin, le policier Jack CLEMMONS qui sera par la suite très vite mis à pied parce qu'il avait livré un sentiment personnel, reste d'ailleurs persuadé que Marilyn a été assassinée. Mais par qui ? En dehors du scénario présidentiel très mafia, quels auraient par ailleurs pu être les buts de la FOX pour laquelle la star tournait toujours et qui venait de réussir à renégocier un contrat avec elle prévoyant le tournage de deux films ? Car au lieu de défendre leur actrice, les studios avaient d'abord joué sur sa fragilité psychologique afin de pouvoir justifier le licenciement opéré précédemment ainsi que sur un internement psychiatrique qui avait beaucoup affectée Marilyn l'année précédente. Et puis ce serait oublier que la FOX, au bord de la faillite après avoir choisi de faire confiance à une nouvelle égérie : Elisabeth TAYLOR qui tournait Cléopâtre, avait dû se défaire d'une partie de son patrimoine immobilier pour financer l'une de ses productions les plus coûteuses. 

Don WOLFE l'auteur d'un ouvrage sur la comédienne est, lui, convaincu que Marilyn a été assassiné involontairement par les hommes de main de Bob KENNEDY (ci-contre) venus récupérer ce carnet rouge évoqué précédemment et qui avaient prévu d'endormir l'actrice. Si tant est que ce mystérieux carnet ait existé ! Seulement la dose qu'ils auraient employée aurait été trop forte. L'un des photographes de Marilyn, George BARRAS n'a d'ailleurs jamais voulu croire, lui non plus, qu'il ait pu s'agir d'un suicide. Même si l'on s'appuie sur le fait que la star souffrait de graves maladies mentales et qu'elle était... maniaco-dépressive, alternant les emballements et les périodes de graves dépressions qui la voyaient régulièrement sombrer. Certes, cela aurait pu être le cas le 4 août puisque quelques semaines plus tôt elle avait été congédiée par son producteur, la FOX qui ne tolérait plus ses caprices et le fait que, suspendant le tournage de Something's got to give, elle se soit absentée pour aller assister le 19 mai à l'anniversaire du Président KENNEDY. Mais ce licenciement elle ne l'avait pas accepté et on l'avait vue se battre. Et puis la star à nouveau enjouée semblait apprécier le cadre de sa nouvelle maison de Brentwood où elle venait juste de recevoir un canapé qu'elle avait commandé. Même si les photos dénudées qu'elle avait fait prendre pour relancer sa carrière n'avaient pas réussi à lui faire obtenir un autre rôle que ceux de blonde écervelée auxquels elle était régulièrement cantonnée. Il semble d'ailleurs qu'elle en avait été affectée et qu'elle en avait assez de jouer les ravissantes idiotes. Que la FOX ait entretenu la thèse du suicide est à rapprocher d'un autre élément, celui d'une assurance qu'elle aurait pu empocher en cas d'interruption du tournage. On pourrait ajouter à tout cela une vie privée qui était un véritable fiasco puisqu'après une liaison torride avec le Président KENNEDY qu'elle ne parvenait pas à oublier, elle était tombée dans les bras de son frère Bobby et que ce dernier avait refusé de divorcer de sa femme Ethel. Mais que dire de ce psychiatre, Ralph GREENSON, l'une des pièces maîtresses de la disparition de Marilyn ? On dit qu'il avait renoncé à tous ses autres patients pour ne s'occuper que d'elle. Mais de quelle façon ? En l'invitant à des parties de jambes en l'air ? Il y a fort peu de chances pour que l'on connaisse un jour la vérité à propos de cette disparition car l'administration américaine a longtemps bloqué toute information dérangeante à ce sujet.