• Affaire Jean Moulin... Les insuffisances d'Henri Aubry dit Thomas

    Affaire Jean Moulin... Les insuffisances d'Henri Aubry dit Thomas

    L'un des responsables de l'Armée Secrète de Charles DELESTRAINT qui appartenait au mouvement Combat, Henri AUBRY (ci-dessus) a sans aucun doute commis une erreur gravissime le 21 juin 1943 en oubliant d'informer Jean MOULIN de ce qu'il savait... Il porte donc une lourde responsabilité dans ce qui est arrivé à Caluire ce même 21 juin et sur l'arrestation de celui auquel le général de GAULLE avait confié la mission de rassembler les résistants. Pour l'écrivain et le journaliste Pierre PEAN qui a longuement enquêté sur l'affaire Jean MOULIN et ce qui l'avait précédé, Henri AUBRY est, sinon coupable, du moins responsable de l'arrestation du général DELESTRAINT et pour le reste, on ne peut être qu'interpellé par son sens de la communication !

    AUBRY qui avait vu l'ancien préfet le matin même de ce 21 juin ne l'avait en effet pas informé de la venue de HARDY à la réunion de Caluire, ni qu'il existait un danger potentiel à maintenir cette entrevue chez le docteur DUGOUJON. Surtout après l'arrestation de Charles DELESTRAINT due à une fuite et déjà, selon toute vraisemblance, à l'interception d'un message dans une boîte aux lettres « grillée ». Tout comme pour MOULIN quelques jours plus tard, il est admis qu'AUBRY aurait dû prévenir son responsable de l'Armée secrète du danger qu'il y avait à se rendre à un rendez-vous que lui avait donné DIDOT-HARDY au métro La Muette le 9 juin. Pour quelle raison ne l'a-t-il pas fait ? C'est la question que se sont posés de nombreux historiens et spécialistes. D'autant que les relations entre les deux hommes n'étaient pas au beau fixe !

    Lydie Bastien, la diabolique de CaluireUn schéma des faits expliquant l’arrestation de Charles DELESTRAINT dit « Vidal » serait en effet que la boîte aux lettres du réseau Résistance-Fer, de la rue Bouteille à Lyon, était « grillée » vers les 24-26 mai 1943. Or, la secrétaire d’Henri AUBRY, chef de cabinet du général DELESTRAINT, y déposera peu après à la demande de celui-ci une convocation pour HARDY dit « Didot » en vue du rendez-vous de La Muette du 9 juin avec « le Général ». Un billet rédigé en clair, contrairement aux usages, et qui serait donc tombé aux mains du SD nazi de Lyon. Jean MOULIN se plaindra d'ailleurs à de GAULLE du manque de discrétion de plusieurs responsables du mouvement Combat qui ont manqué de prudence lors de l'échange de ces billets. Averti de la présence de policiers allemands rue Bouteille, AUBRY oubliera de prévenir le général DELESTRAINT qu’il devait rencontrer le 9 juin, préoccupé sans doute par le grave état de santé de sa femme qui venait d’accoucher à Marseille et il s’effondrera psychiquement ce qui explique ses lacunes et les problèmes liés à la Résistance dont il est l'un des membres actifs.

    Arrêté par BARBIE à Caluire le 21 juin, AUBRY sera torturé et craquera deux jours plus tard : c’est lui qui apparemment aurait révélé au Boucher de Lyon que « Max » était Jean MOULIN, sans doute dans la matinée du 23 juin. Le SD allemand a pu rédiger un rapport de 52 pages à partir des aveux d’AUBRY au cours des semaines suivantes et il le libérera même en novembre 1943… Sans que l'on sache du reste pourquoi ? Etait-ce parce qu'il avait permis à BARBIE d'identifier MAX alias MOULIN ou parce qu'il était à la solde des nazis, ce qu'affirmera un peu plus tard Lydie BASTIEN prétendant qu'un contact avait été pris avec l'Abwehr par AUBRY dès le 9 juin, bien avant l'entrevue de Caluire. Seulement, lorsqu'on sait que la sémillante Lydie était une redoutable manipulatrice, on ne peut que mesurer de telles affirmations qu'avec précaution ! D'autant que cette éventualité s'opposerait au fait que l'adjoint de DELESTRAINT ait pu être torturé au lendemain de son arrestation à Caluire. Lors d'un entretien qu'il aura avec un média en 2014, le secrétaire de Jean MOULIN, Daniel CORDIER reconnaîtra qu'il y avait autour de lui un climat d'agressivité, et une atmosphère détestable entretenue par quelques chefs de mouvements - qui réclamaient son rappel à Londres - et par certains de leurs lieutenants qui rêvaient ouvertement d'éliminer DELESTRAINT et de prendre sa place.

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