• La collaboration et les visages de la honte

     

     

     

    La collaboration et les visages de la honte

    L'enfoncement des lignes françaises à l'est a eu au début de la dernière guerre plusieurs conséquences et non des moindres. En tombant aux mains allemandes après avoir été déclarée ville ouverte, Paris connaîtra le 14 juin 1940 l'une de ses journées les plus noires ! Avant que le 17 juin, le Maréchal PETAIN, un homme resté ambitieux et qui n'était pas encore, à 84 ans, rassasié de pouvoir, soit appelé à assumer la direction du gouvernement de la France et que, le 22, dans un wagon devenu le wagon de la honte, un accord soit signé entre les nazis et la France. Mais si la France était à genoux, qu'allait faire de cet ennemi vaincu l'Allemagne nazie ? L'écraser comme la Pologne, le soumettre comme les Pays-Bas ? HITLER choisira de l'humilier un peu plus encore en faisant détruire sur place à l'issue de la cérémonie de Rethondes les statues de FOCH et en condamnant notre pays au paiement d'un lourd tribut de 400 millions de francs par jour. Tout comme les Allemands avaient été condamnés à le faire en 1919 ! Restait cette collaboration et le fait que les Allemands n'étaient pas demandeurs d'un tel partenariat. C'est un certain Otto ABETZ qui avait noué des liens d'amitié avec un ancien ministre et maire d'Aubervilliers, le dénommé LAVAL, qui en aura l'idée, convaincu en parfait manipulateur que tout devait être fait pour favoriser la désunion de la France et qu'elle soit amenée à faiblir, afin d'influencer sa vie politique et donc en fin de compte qu'elle favorise la domination de l'Allemagne. Sans qu'il ait été sincère avec son ami LAVAL, ABETZ recevra l'ancien ministre et président du conseil le 19 juillet autour d'une bonne table

    Cette collaboration à laquelle étaient opposés les dirigeants nazis GOEBBELS et GOERING, PETAIN s'y résoudra. D'abord aux côtés de l'ancien avocat et ministre qu'était Pierre LAVAL, cet homme aux cravates blanches de souteneur, qu'il révoquera pourtant dès la fin 1940 avant de le rappeler devant l'insistance des Allemands au début de l'année 1942. Il est vrai que celui qui était resté dans le coeur de beaucoup de Français comme l'un des héros de la guerre des tranchées de 1914-18 bénéficiait en juin 1940 d'une cote de faveur qu'il ne perdra qu'en 1942. Car, au départ ce glorieux vieillard de 84 ans... pour quelle raison n'y aurait-on pas cru ? Encore assez alerte, ce coureur de jupons invétéré ne manquait pas d'idées avec son projet de redressement moral, et c'est ce souhait de s'entendre trop facilement avec un dictateur nazi qui sera mal perçu par l'opinion. Notamment après cette poignée de mains à Montoire dans le Cher à l'automne 1940 alors qu'Adolf HITLER ne donnait pas le sentiment d'avoir changé de position à l'égard de la France, toujours animé par des pulsions revanchardes. Autour de LAVAL, ils seront quelques-uns, aussi affamés que le vieil homme par le pouvoir, à pousser PETAIN à être du côté du vainqueur de juin 1940 et à pactiser davantage avec l'occupant, convaincus que c'était pour la France l'occasion de maintenir son rang de grande puissance. Leur rôle aura été éminent au fur et à mesure que notre pays s'enfonçait dans cette collaboration avec l'ennemi. Parmi lesquels Marcel DEAT, l'ancien socialiste en créant le Rassemblement National Populaire, Jacques DORIOT l'ancien secrétaire des Jeunesses Communistes, en créant un Parti Populaire Français d'obédience résolument fasciste, l'ancien député Philippe HENRIOT, partisan d'une Europe socialiste en créant un Radio Paris aux accents qui n'auraient pas déplu aux GOEBBELS, et le romancier Pierre DRIEU LA ROCHELLE en se rapprochant des idéaux culturels nazis. La liste est longue car ils étaient quelques-uns à nourrir des ambitions personnelles. Il est indéniable que les premières mesures frappant les Juifs et leur déportation prises en 1942 sous la pression de Pierre LAVAL et d'un certain René BOUSQUET, l'ami de Tonton, aient provoqué une prise de conscience chez les Français. Si une certaine manipulation de l'opinion par des hommes, surtout soucieux de satisfaire leur goût du pouvoir, avait fonctionné au cours des premiers mois de la guerre, la création de la Milice par l'ancien patriote Joseph DARNAND aura été la goutte d'eau qui aura fait déborder le vase au début de l'année 1943. Au même titre que la création d'un Service du Travail Obligatoire (STO) contraignant les plus jeunes à refuser une main d'oeuvre peu gratifiante à l'ennemi. Ce qui en amènera beaucoup à préférer à ce STO une autre idée : celle de devenir des maquisards au service de la Résistance !

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