• L'Amiral Miklôs Horthy, le dictateur hongrois

    L'Amiral Miklôs Horthy, le dictateur hongrois

    On dit de Miklós HORTHY que c'était un amiral sans flotte, et le régent d'un pays sans roi ! Mais ce qui est certain, c'est qu'il aura présidé aux destinées d'un pays, la Hongrie, entre les deux guerres, d'abord en succédant à une courte République Démocratique Hongroise et une brève parenthèse communiste, et en s'illustrant à 62 ans à la tête d'un gouvernement contre-révolutionnaire par des fonctions dont il ne sortira pas grandi, ses troupes se livrant, dès novembre 1919, à une véritable « terreur blanche » d'une cruauté épouvantable. De nombreux Juifs seront alors purement et simplement assassinés, tandis que d’autres seront victimes de passages à tabac. La Hongrie restée un royaume, élira HORTHY au poste de régent en mars 1920, dans l’attente du choix d’un nouveau souverain rendu presque impossible par le refus des alliés de voir se réinstaller sur le trône du pays un tout autre dignitaire.

    Jusqu'en mars 1944, date à laquelle il sera mis en tutelle par les nazis, et s'appuyant sur l'aristocratie et le clergé en instituant un régime autoritaire conservateur, HORTHY s'efforcera de limiter ses initiatives à une politique antisémite susceptible de convenir au nouvel homme fort de l'Allemagne avec lequel, comme le montre la photo publiée en tête d'article, il s'était efforcé d'entretenir jusque-là les meilleures relations possibles. Cependant, même séquestré en mars 1944 par les nazis, il refusera parfois confusément, aussi bien de déporter la population juive hongroise (un million de personnes, soit environ le dixième de la population totale) que de s'allier encore plus franchement à l’Allemagne lors du conflit. Alors que des soldats hongrois s'étaient déjà engagés aux côtés de la Wehrmacht sur le front soviétique, notamment à Stalingrad en 1943 et qu'en avril 1941, deux ans auparavant, la Hongrie avait participé aux côtés de l’Allemagne et de la Bulgarie à l’invasion de la Yougoslavie. Un peu plus de 60 000 Hongrois juifs mourront ou seront en effet assassinés avant l’occupation directe du pays par les nazis en octobre 1944, la donne changeant brutalement après l'arrivée au pouvoir de Ferenc SZÀLASI, un partisan inconditionnel d'HITLER. Sans doute la volonté de HORTHY de mettre un terme à sa timide alliance avec les nazis et d'engager des pourparlers avec les anglo-américains aura-t-elle joué et incité les nazis à le séquestrer dès mars 1944. Des persécutions contre les juifs seront alors ordonnées, leurs biens saisis, et ils seront regroupés dans des ghettos. Entre le 15 mai et le 8 juillet 1944, 435 000 d’entre eux, soit la moitié de la communauté juive de Hongrie, seront déportés, notamment sous le contrôle de l'exterminateur nazi Adolf EICHMANN. Les Allemands, pressés par l'Armée rouge, devront cependant quitter la Hongrie le 4 avril 1945.

    Contraint à l'abdication en octobre 1944, puis emprisonné par les Américains en 1945, témoin lors du procès de Nuremberg et libéré, Miklós HORTHY, s’exilera au Portugal dans un pays gouverné par la dictature d’extrême droite de SALAZAR, et il y finira paisiblement son existence jusqu'en 1957. Malgré la politique qu'il aura menée, HORTHY reste aujourd'hui encore une figure respectée en Hongrie. Dans ses mémoires Ein Leben für Ungarn (Une vie pour la Hongrie) publiées durant son exil au Portugal, il dira n’avoir jamais fait confiance à HITLER, justifiant sa timide alliance avec lui par le fait que la Hongrie avait pu récupérer certains des territoires dont son pays avait été amputé lors du Traité de Trianon.

     

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