• Ante Pavelic et le vivier nazi croate

    L'unification du royaume des Serbes, Croates et Slovènes rebaptisé du nom de Yougoslavie en 1929 a dû s'opposer à l'élite politique croate et elle a provoqué l'exil de certains nationalistes en Italie. Un pays où l'administration mussolinienne semblait inspirer les actes de beaucoup de ceux-ci. Le jeune roi Alexandre assassiné lors d'une visite à Marseille en 1934 par ces nationalistes Oustachis (ou insurgés), l'état yougoslave sera même confronté à une certaine déstabilisation dont profitera HITLER pour étendre un peu plus l'espace vital de son Reich. Ce qui ne manquera pas d'avoir des répercutions en 1941 lors de l'invasion de l'Union Soviétique. Alors que la deuxième guerre mondiale sévissait depuis quelques mois, et après avoir attaqué la Yougoslavie, les nazis y mettront en place avant de lancer leur grande offensive contre la Russie un état indépendant, à charge pour celui-ci de collaborer avec l'Allemagne. Cet état indépendant de Croatie deviendra une dictature arbitraire et meurtrière. Ces Ante Pavelic et le vivier nazi croatenouveaux Croates ou Oustachis, qui se fondaient sur une politique basée sur le modèle nazi prônant un état ethniquement pur débarrassé des « éléments indésirables » qu'étaient les Serbes et les Juifs voire les Tsiganes, souhaitaient néanmoins faire de ce nouvel état croate une nation catholique. Une option qui divergeait de celle prônée par les nazis. Leur chef, le tristement célèbre Ante PAVELIC (en photo ci-contre), un avocat de Zagreb qui avait été condamné à mort en France par contumace pour le meurtre du roi Alexandre à Marseille et du ministre français Louis BARTHOU, ne dissimulera pas longtemps les massacres qu'il comptait mener contre ses opposants pour se débarrasser d'eux. Sans que l'Eglise catholique intervienne ! D'ailleurs, cette attitude de l'Eglise catholique croate et de son chef d'alors, le cardinal Alojzije STEPINAC, face au régime pronazi d'Ante PAVELIC, nourrit encore aujourd'hui une tension entre le Vatican et les Serbes orthodoxes. Surtout depuis que le pape Jean-Paul II l'a canonisé ! Chassés du centre des villes, victimes d'expropriations, ces éléments indésirables devront porter, comme les Juifs en France et dans d'autres pays occupés, un signe distinctif. Ceux qui refuseront l'oppression ainsi que les Croates qui défendront les victimes seront accusés de haute trahison et emprisonnés ou fusillés à l'issue de manifestations d'un pur sadisme. Dans certains endroits, les Serbes seront abattus comme du bétail par les Oustachis et, avant même qu'ils meurent, ils seront pendus aux crochets à viande, les petits enfants précédant les femmes et les hommes en dernier. En 1945, à la libération du pays, les troupes du maréchal TITO organiseront une sévère épuration parmi les collaborateurs croates, mais les principaux dirigeants oustachis parviendront à s'exiler, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, ou encore en Espagne franquiste. Le nouveau maître du pays s’occupera ensuite des Serbes soupçonnés de royalisme ou de nationalisme qui seront déportés en masse à Goli Otok, ou île nue, un endroit où beaucoup succomberont à l’épuisement, à la soif et à la faim. On justifiera cette purge en mettant en avant le fait qu'il fallait que la Yougoslavie nouvelle vive ! 

    Longtemps après toutes ces ignominies, la plupart des Oustachis coupables parlent et certains seront arrêtés comme ce Dinko SAKIC, 76 ans, qui, retrouvé en Argentine, sera extradé en 1998 dans son pays pour y être jugé. SAKIC dirigeait un camp de concentration, celui de Jasenovac réputé être l'Auschwitz croate et les crimes dont il est le coupable avec ses hommes sont d'une cruauté primitive. Ce qu'il aura dans un premier temps du mal à reconnaître. Des milliers de Serbes, de Juifs, de Tziganes et d'opposants croates y ont été égorgés, fusillés, ou tués à coups de marteau quand ils n'étaient pas asphyxiés à l'aide d'un gaz d'échappement. Les chiffres parlent d'eux-mêmes puisque 360 000 personnes y auraient perdu la vie. Une ancienne militante communiste opposée aux Oustachis (en tête d'article), qui a survécu, témoignait récemment de ce qu'ils avaient tous subi. Ces massacres et ces brimades seront longtemps dissimulés par le nouveau pouvoir yougoslave. Au moins jusqu'à la disparition du communisme. Ce sera pourtant l'un des pires génocides qui ont été commis en Europe dans les Balkans ! Ante PAVELIC mourra, pour sa part, en 1959 des suites d'un attentat mais il faudra attendre avril 2011 pour qu’un officiel croate, le président JOSIPOVIC, fasse enfin des excuses pour les crimes commis par l’Etat indépendant de Croatie.

     

     

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