• Affaire Jean Moulin... Harry Stengritt, le "proxo" nazi de la sulfureuse Lydie

    Harry Stengritt, le "proxo" de Lydie la sulfureuse

    Avec sa gueule d'acteur de cinéma, "le beau Harry" STANKRET dit STENGRITT comme le surnommait la sulfureuse Lydie BASTIEN aura lui aussi joué un rôle dans l'arrestation de Jean MOULIN, ne serait-ce qu'en tant que collaborateur de Klaus BARBIE et pour avoir partagé la couche de l'ancienne prostituée de luxe qu'était "la fiancée" du renégat René HARDY dont il avait fait un agent qu'il rétribuait en bijoux. C'est d'ailleurs sur son ordre que celle-ci aurait séduit le responsable cheminot pour que les nazis puissent arrêter les principaux résistants. Il faut bien reconnaître que les deux crapules avaient tout pour s'entendre ! Lui âgé de 31 ans, elle de 20, ils avaient tous les deux un goût certain pour les parties fines ! STENGRITT avait perdu sa mère à la naissance et Lydie BASTIEN exécrait la sienne et ils avaient tous les deux une revanche à prendre sur l'existence ! D'abord dessinateur dans le textile et la confection, il était ensuite entré dans une banque avant de devenir soldat.

    Avant d'être nommé à Lyon, au sortir d'une école de police Harry STENGRITT faisait partie d'une force de 250 officiers et sous-officiers SD envoyés à Paris avec les troupes occupantes de la Wehrmacht et déguisées en Geheimefeldpolizei (GFP ou Police militaire). Leur tâche était de recueillir des données de renseignement sans attirer l'attention sur leurs actions secrètes. D'abord affecté à Maisons-Laffitte puis en novembre 1942 à Alençon, il le sera ensuite à Lyon en janvier 1943. STENGRITT n'avait pourtant au départ rien d'une grande pointure du renseignement. On ne l'employait qu'à la gestion des fiches signalétiques des agents français. Il était rarement vu en uniforme, et travaillait dans l'une des quelque 60 pièces de l'hôtel Terminus, que les SS avaient réquisitionné à leur arrivée dans la capitale rhodanienne en novembre 1942. Au début de juin 1943, ces locaux ne suffisant plus, ils déménageront à l'Ecole de Santé Militaire au 14 avenue Berthelot. C'est sans doute là qu'il rencontrera la sémillante Lydie BASTIEN qui travaillait déjà pour les nazis et que les deux seront amenés très vite à coucher ensemble car le nazi plaisait beaucoup à la demoiselle de petite vertu.

    A Caluire, où il s'était rendu avec Klaus BARBIE pour procéder à l'arrestation de Jean MOULIN dit MAX, c'est lui qui sera chargé de convoyer le traître René HARDY en lui passant à défaut de menottes un chaînon qui permettra au Résistant cheminot de prendre facilement la poudre d'escampette. Conduit avec tous ceux qui avaient été arrêtés dans les voitures qui les attendaient, HARDY portera brutalement un coup à Harry STENGRITT parvenant à se dégager du chaînon qui enserrait ses mains et, prenant ses jambes à son cou, il trouvera le moyen d'échapper aux gestapistes de BARBIE revenus de leur surprise qui, à l'image de son convoyeur, tenteront de faire feu sans évidemment l'atteindre.

    Harry STENGRITT sera capturé en novembre 1944, près de Metz, par les forces américaines, et après un passage à Paris emmené dans une cage de prisonniers de guerre vers Oberürsal. Interrogé le 2 août 1948 à Stuttgart sur les conditions de l'évasion rocambolesque de René HARDY le 21 juin 1943, STENGRITT sera à nouveau entendu à Paris le 7 décembre suivant et il déclarera que l'évasion du Résistant accusé ne s'était faite qu'avec la complicité de Klaus BARBIE. Présenté comme témoin à charge au second procès contre HARDY, son témoignage contribuera à l'acquittement, car il expliquera que la police française lui a presque dicté son premier témoignage. STENGRITT et HARDY s'étaient en effet concertés avant le procès et le nazi aurait accepté de livrer un faux témoignage contre une promesse d'aide si HARDY était acquitté. C'est le célèbre avocat Jean-Louis TIXIER-VIGNANCOURT, l'ami de Jean-Marie LE PEN qui défendra STENGRITT en 1954. Jugé pour crimes de guerre devant le tribunal militaire de Lyon, il sera déclaré coupable et condamné à mort sans que l'on tienne compte de "ses indications de 1948". Il sera cependant gracié et sa peinte de prison réduite à 15 ans d'emprisonnement, dont dix qu'il purgera.

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