• Août 1972... Des jeux olympiques marqués par des morts

    Août 1972... Des jeux olympiques marqués par des morts

    L'Allemagne avait été choisie par SEPTEMBRE NOIR pour mener une action terroriste qui reste encore dans toutes les mémoires plus de cinquante ans après. Cinquante ans qui auront été nécessaires aux familles des Israéliens abattus pour être dédommagées par l'Etat allemand et toucher 26 millions d'euros. Et cela sans que les autorités allemandes reconnaissent leurs erreurs car de l'avis de certains témoins, on aurait pu s'y prendre différemment pour tenter de résoudre cette prise d'otages. Notamment en coupant le courant dans l'appartement où se trouvaient les terroristes pour qu'ils ne puissent pas suivre sur un récepteur de télévision ce qui se passait au dehors. Même en admettant qu'ils auraient alors pu tirer dans le noir pour tenter d'abattre leurs otages. Deux ans plus tôt déjà, un avion de la Compagnie ELAL avait été pris pour cible par trois Palestiniens armés de grenades ainsi qu'une résidence juive de Munich. Avait-on voulu en Allemagne oublier les Jeux de 1936 organisés à Berlin par les nazis et donner l'image d'être devenue une nation accueillante et bienveillante ? C'est plus que probable.

    Ce 5 septembre 1972 à 5h30 du matin alors qu'il faisait encore nuit et que les Jeux venaient de débuter, huit terroristes palestiniens se sont lancés à l'assaut des locaux occupés par la délégation sportive israélienne. « Il était entre 4 et 5 heures du matin (…). En ouvrant ma porte, j’ai vu dans la cage d’escalier un homme en civil portant une casquette et brandissant une mitraillette », racontera à l’AFP un premier témoin, logeant dans le même immeuble que les Israéliens. Les exigences des terroristes ne tarderont pas à être connues portant essentiellement sur la libération en Israël de 250 des leurs. Les négociateurs dépêchés par les autorités allemandes tenteront de convaincre les terroristes de rejoindre l'aéroport de Munich en hélicoptère et de partir pour Le Caire à bord d’un avion mis à leur disposition. Sans que ceux-ci devinent qu'une intervention policière y a été prévue, où cinq tireurs d’élite seront chargés de les neutraliser et de libérer les otages. Les échanges de tirs se prolongeront sur place et un terroriste lancera une grenade sur l'un des deux hélicoptères qui explosera après avoir pris feu. Vers minuit, le porte-parole du gouvernement fédéral allemand, Conrad AHLERS, aura beau affirmer que « l’opération de récupération a été couronnée de succès » et que, selon la police, « tous les otages sont sains et saufs », il n'en sera rien car les journalistes sur place constateront au même moment que la bataille fait toujours rage. Ce n'est qu'à 2h16 locales, que l’AFP annoncera à ses clients dans le monde entier que « tous les otages ont été tués ». Ce que les autorités allemandes ne confirmeront que 56 minutes plus tard. Alors que la polémique sur le fiasco de l’opération policière fait déjà rage, le Comité International Olympique (CIO) annoncera dans la matinée du 6 septembre que « les Jeux continuent. Nous ne pouvons pas tolérer qu’une poignée de terroristes détruise ce noyau de la collaboration internationale et de la bonne volonté que constituent les Jeux Olympiques », déclare son président, Avery BRUNDAGE.

    Alors que se préparent les Jeux de Paris dans un climat loin d'être d'une parfaite sérénité, on ne peut que se poser la question de savoir si, l'an prochain, on ne risque pas d'être les témoins d'un nouvel acte de terrorisme international, notre président étant de plus en plus mal admis et non seulement en France.

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  • 3 septembre 1939... C'est la guerre !C'était il y a quatre-vingt ans et la France venait de déclarer la guerre à l'Allemagne d'Adolf HITLER ! Hélas, au terme d'une guerre éclair ou Blitzkrieg entreprise après huit mois d'une drôle de guerre, la France sera vite à genoux ! Sans doute pour avoir naïvement cru à la solidité d'une ligne Maginot qui couvrait pourtant imparfaitement nos frontières ! Ce dont profitera l'un des plus grands stratèges nazis von MANSTEIN et Philippe PETAIN, un affreux vieillard qui courait les bordels pour tromper son ennui en attendant, au retour d'un poste d'ambassadeur au pays franquiste, de retrouver un semblant de pouvoir et de faire le don de sa personne à une France qui s'en serait sûrement bien passée.

    Miné par un système à bout de souffle qui avait tenté l'aventure avec un Front Populaire où régnait la division et la répétition de scandales financiers qu'il avait voulu éteindre, ce qui restait d'un gouvernement aux abois était-il en mesure de s'opposer à une telle offensive des troupes allemandes ? Surtout faute d'une doctrine offensive suffisamment pensée qui l'avait vu renoncer à se battre dès septembre 1939, alors que les Allemands étaient occupés en Pologne ? Et DALADIER, avait-il suffisamment d'envergure pour s'opposer sans attendre aux nazis ? S'il l'avait fait, il n'est pas sûr que la Wehrmacht aurait eu le temps d'enfoncer un terrain infranchissable avec ses panzers.

    Dans un ouvrage publié sous notre label début 2019 Journal d'adolescent face à la guerre qui revient sur cette occupation nazie et sur le climat qui régnait, Jean RODON qui avait alors 17 ans se souvient de la débandade occasionnée ! Face au défilé des armées allemandes, l'émotion était palpable !

     

     

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  • Charles Maurras

    Né à Martigues près de Marseille en 1868, issu d’une vieille famille provençale, et souffrant de surdité dès l’enfance, Charles MAURRAS a grandi dans un milieu traditionaliste et fait ses études au collège catholique d’Aix-en-Provence. Proche de Frédéric MISTRAL il se proclamera autonomiste et fédéraliste. Adolescent, il se vouera à Paris à l’étude des humanités gréco-latines avant de publier à dix-sept ans un premier article dans les Annales de philosophie chrétienne. Défenseur d’un patriotisme, qu'il qualifiait de « nationalisme intégral » qui reposait sur la condamnation des erreurs commises dans le passé et le rejet de tous les principes démocratiques, ainsi que le retour à une monarchie héréditaire, c'était un militant mais hélas un militant qui avait des faces sombres en lui. Ne serait-ce que par son antisémitisme et ce qui lui avait valu de tenir en avril 1935 des propos insultants à l'égard de Léon BLUM qu'il voulait voir fusillé "dans le dos", ce qui n'était guère surprenant de la part d'un antidreyfusard. Pour lui, la république était caduque et il mettra tout en oeuvre pour le démontrer en lui reprochant d'amalgamer tout ce qu'il haïssait. C'est ce qui l'amènera à créer l'Action Française en 1899, un journal nationaliste qui s'illustrera durant les événements de février 1934 et une tentative d'invasion de l'Assemblée Nationale. Militant catholique qu'il définissait comme un principe d’ordre social, mais agnostique par conviction personnelle, MAURRAS s’attirera les foudres de l’Église qui craignait que son emprise s'étende aux milieux intellectuels catholiques. On dit que le fait d'avoir été obligé de renoncer à son envie d'être marin à cause de sa surdité et de la perte de son père lui avaient fait perdre sa foi. Le Saint-Siège lui reprochera de ne voir dans l'Église qu'un instrument de l'Ordre et non le véhicule de l'Évangile.

    Charles MaurrasNotons que l'influence de Charles MAURRAS a en effet été considérable dès avant 1914 dans la jeunesse estudiantine et certains milieux intellectuels politiques. On dira que son courant de pensée avait renouvelé la pensée royaliste française, imprégnant largement les milieux catholiques et conservateurs et préparant les esprits à une revanche contre l'Allemagne. Avant 1914, MAURRAS était d'ailleurs de ceux qui dénonçaient des pacifistes comme Jean LAURES et CAILLAUX assimilant ceux-ci comme des agents de l'Allemagne. Ce qui peut paraître surprenant, c'est qu'il ait continué à écrire dans son journal durant la guerre contre ses ennemis de toujours : Juifs, francs-maçons et marxistes, alors que la France subissait un joug nazi et qu'une solidarité aurait prévalu. Et cela d'autant qu'il était germanophobe et qu'il avait vu l'arrivée d'HITLER d'un très mauvais oeil. Avant-guerre, il avait d'ailleurs réclamé la traduction de «Mein Kampf» pour alerter sur l’expansionnisme allemand. On dit que c'est la menace communiste qui l'a amené à se ranger derrière les Pétainistes après avoir été favorable aux accords de Munich de 1938.

    Condamné après la fin du conflit pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi par la Haute Cour de justice de Lyon à une réclusion à perpétuité et à la dégradation nationale, il sera interné à Riom, puis à Clairvaux, sa condamnation entraînant automatiquement sa radiation de l’Académie Française qui l'avait accueilli avant-guerre. Il mourra le 16 novembre 1952. Pourtant, aujourd'hui, si MAURRAS n’est plus un idéologue en vogue, ses thèses ont laissé des traces dans la culture politique française. Notamment lorsque Laurent WAUQUIEZ parle du «pays réel», ou lorsque Philippe de VILLIERS évoque dans ses livres le souverainisme et un catholicisme traditionnel, ou lorsque Marion MARECHAL raconte tout ce que sa «conscience politique» doit à l’historien royaliste Jacques BAINVILLE, proche de Charles MAURRAS. Le général de GAULLE a été lui-même dans sa jeunesse un admirateur pour son engagement patriote .

     

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  • «Un scandale : la tuerie SS de Maillé (Indre-et-Loire) !

    Un trauma : la tuerie SS de Maillé (Indre-et-Loire) !A l'image de ce qui s'était passé à Oradour-sur-Glane en juin 1944, ce seront 124 des 500 habitants de la bourgade de Maillé, un village du sud de la Touraine qui seront massacrés le 25 août 1944, parfois même à l'intérieur de leur maison. Et 52 des habitations sur les 60 seront incendiées par environ 80 hommes qui, dira l'enquête ordonnée, auraient appartenu aux 800 éléments de la 17ème division de la Waffen SS Panzergrenadiers Götz von Berlichingen. Une partie de ces éléments seraient effectivement restés en Touraine pour lutter contre la Resistance. Un certain Julien CHEIPPE, âgé de 46 ans et demeurant près de la gare de Nouâtre, qui sera témoin de l'arrivée à Maillé de la division de la Waffen SS en charge du massacre, n'aura pas le temps de prévenir les villageois de ce qu'il imaginait déjà et qui les attendait. Arrêté, il sera aussitôt abattu par les nazis. Ce sera, avec Oradour, l'une des plus grandes tueries de la guerre survenue au moment même où Paris se libérait, mais pas la seule. En Normandie, dans le village de Graignes, au nord de Saint-Lô, alors que les Alliés venaient de débarquer et que des parachutistes américains l'occupaient, après avoir repris la commune, des soldats d'une autre partie de cette même 17e Panzergrenadier SS massacreront 32 Américains et 31 civils accusés de leur avoir prêté main-forte.

    A Maillé, le village sera presque rayé des cartes avec les corps retrouvés de 124 personnes (37 hommes, 39 femmes et 48 enfants de moins de quinze ans) ! Ultime vengeance d'une faction isolée de la brigade qui sentait le sort lui échapper ou action de représailles pour avoir voulu sanctionner la mort de soldats allemands tués par une résistance locale ? Du moins si l'on en croit un message retrouvé parlant de "punission" ? On dit aussi qu'en février 1944, le village de Maillé avait été repéré par la Gestapo comme étant "un nid de guêpes". Il est vrai que proche de la ligne de démarcation et de voies de communication importantes, l'endroit était un terrain d'action idéal pour la Résistance. Longtemps, les questions auxquelles il aurait fallu apporter des réponses, ne trouveront que le silence de ceux qui, survivants, avaient choisi d'oublier l'affaire. Au point même d'éviter de fêter chaque 25 août la commémoration de la libération de Paris qui leur aurait rappelé trop de cauchemars ! Mais aurait-il fallu évoquer ce qui avait traumatisé, les quelques enfants survivants comme leurs parents ? Ces événements de Maillé, personne ou presque n'en parlera donc plus pendant soixante ans, beaucoup quittant même le village, comme si on avait choisi de faire du seul Oradour-sur-Glane, le symbole de la barbarie nazie en France et d'oublier l'endroit où beaucoup avaient vécu jusqu'ici. Du moins jusqu'à ce qu'un magistrat allemand de Dortmund, Ulrich MAAβ, apprenant quel avait été ce drame, choisisse d'instruire ce dossier faisant état de crimes imprescriptibles, et espérant que certains agresseurs commenceraient à se libérer de secrets trop lourds à porter. Nicolas SARKOZY au nom d'une France qui aura commis une faute morale en laissant seul un village se débattre face au souvenir de cette horrible tuerie, viendra à Maillé s'excuser en 2008, quatre ans après un premier représentant de l'Etat dont on n'avait peu parlé de la visite. Hélas, en 2017 le procureur allemand de Dortmund qui avait déjà instruit une dizaine de dossiers, classera l'affaire après onze années d'investigations, n'étant pas parvenu à retrouver un seul des auteurs vivants, l'un des responsables déjà condamné par contumace à Bordeaux en 1952, le sous-lieutenant Gustav SCHLUTER étant décédé en 1965 à Hambourg, et son supérieur hiérarchique n'ayant pas été réellement identifié, bien que le nom d'un certain lieutenant-colonel STENGER décédé en 1977 ait un temps circulé. En admettant que ce dernier ait été le seul à avoir donné cet ordre punitif et que celui-ci ne l'ait pas été par les services centraux de la Gestapo eux-mêmes et un dénommé Carl OBERG.

    Maillé (Indre-et-Loire) l'autre massacre de la Waffen SS« Une vraie bande de sauvages ! se souvient encore l'une des survivantes de cette journée tragique, Mauricette CHARPENTIER (ci-contre). Ils nous chassaient comme s'ils chassaient des lapins, leurs cris, c'était ça ! Ils ont tiré sur Maman et, mon petit frère, ils lui ont coupé la gorge ! » Après être restée près de sa mère agonisante, la fillette partira se cacher. « Je crois que ma mère, ma sœur et ma grand-mère s'étaient enfermées à l'intérieur de la maison. Ils ont dû les faire sortir et les ont massacrés devant cette porte » dira de son côté Eliane CREUZON. Un autre, Roger, dira que la plus jeune des petites victimes, un bébé, n'avait que quatre mois et qu'il a été tué d'une balle dans la nuque, et que le plus vieux avait quatre-vingt-neuf ans ! Quelle barbarie ! Certains diront que pour s'être livrés à de pareils actes ces quatre-vingts soldats étaient ivres, voire drogués et qu'ils n'étaient donc plus dans leur état normal car, pire, tous les enfants seront été tués à bout portant. Il n'y aura pas de fusillés. C'est dans ce cadre-là qu'Isabelle VIEUX, une graphiste tourangelle a été amenée à travailler sur le village-martyr, à photographier en gros plan et dans leur intérieur des hommes et des femmes aujourd'hui en âge d'être ses grands-parents. Un travail qu'elle a exposé à la Maison du Souvenir de Maillé.

    Un trauma : la tuerie SS de Maillé (Indre-et-Loire) !La bourgade, contrairement à Oradour-sur-Glane a, depuis, été reconstruite, fidèlement même à l'ancienne. Une Maison du Souvenir y a effectivement été installée en 2006 après soixante ans de silence, suivie notamment par Serge MARTIN, l'un de ces enfants qui aura échappé à la tuerie et qui se sera rendu voici quelques années en Allemagne pour en savoir davantage. Et pour que l'on n'oublie pas tous ces morts qui auront longtemps tétanisé une petite localité qui ne demandait qu'à croire en des lendemains plus agréables en cette fin de guerre. Environ cinq mille cinq cents visiteurs y sont accueillis en moyenne chaque année auxquels on explique ce qui est arrivé et on a fait graver une plaque à la mémoire des disparus assassinés en août 1944 (photo en tête d'article). Depuis, des mémoires d’habitants se sont aussi remises à se souvenir, voire, parfois, à trouver des explications encore plus cruelles qui pourraient expliquer un tel drame. Au risque d'aller contre quelque chose de plus insupportable car la mémoire est souvent liée au trauma et elle peut fluctuer selon l'humeur du moment, l'instant aussi où l'on va raconter ce qui dérange encore. Pour Serge MARTIN, « Faut plus laisser monter ces extrémistes comme Hitler était. Faut pas laisser ces gens-là s’installer. C’est ça ce qu’il faut dire. C’est ça qu’il faut faire comprendre aux jeunes. Mais sans parler avec de la haine. Je ne parle jamais de haine. Mais si on avait parlé de ce massacre commis un 25 août, on avait peur qu'on ne nous aurait pas crus. Tout cela a changé ma vie complètement et je vis avec ».

    France-Télévision, pour les besoins d'un reportage et parallèlement à l'enquête ordonnée par le procureur Ulrich MAAβ (en photo ci-dessus), a voulu en savoir un peu plus ! Au risque de débusquer aussi des énormités qui choqueront probablement certains de ceux qui restent attachés à la vérité ! Et il y en aura quelques-unes ! Un reportage ô combien instructif !

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